«
Je n’ai jamais su commencer les lettres, comment les terminer non plus.
Surtout pour te dire quelque chose que tu sais déjà.
Ma si chère petite soeur, mon adorable emmerdeuse, tu es ce que j’ai de plus précieux dans ce monde.
Te quitter est la dernière chose que je souhaite, mais c’est nécessaire. Cette guerre que tu penses être aux autres, elle nous concerne aussi. Ce monde est le nôtre, Demelza.
Je sais bien que tu considères qu’être neutre est le meilleur moyen de survivre aux temps sombres qui se préparent, tu as défendu ce point de vue à de nombreuses reprises. Mais je ne peux pas rester à attendre. J’agis pour eux, et pour toi, pour que le futur ne soit pas que fuite et combats. Je crois en la cause d’Albus Dumbledore, j’ai enfin le courage de l’admettre. Tu penses qu’ils sont fous, tous ; tu penses qu’ils vont s’écraser contre l’armée de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Tu as peut-être raison petite soeur, je ne te demanderai pas de revoir tes opinions. Pourtant, je choisis de croire. Je choisis d’avoir le courage de me lancer dans le vide, d’affronter un ennemi sans visage, de défendre ceux dont je ne sais rien, de me battre, enfin. Mais, là encore, je ne te demande pas de partager ce choix. Tu es encore jeune, rien ne t’obliges à participer à cette guerre.
Oncle Deladus saura te protéger, il pourra peut-être même réussir à tenir une argumentation avec toi. Laisse-lui une chance de te montrer qu’il peut veiller sur toi jusqu’à mon retour. Je ne serai pas longue.
J’irai voir Albus Dumbledore pour mettre mes compétences à son service, j’espère qu’il leur trouvera une utilité.
Nous sommes tous libres Demelza ; libres de choisir un camp, comme de faire un pas en arrière.
Personne ne te blâmera pour le chemin que tu emprunteras, moi la dernière. Tu seras seule à devoir assumer les conséquences de ce que tu as fais ou non.
Je t’aimerai quoi qu’il advienne, dans ce monde et dans l’autre,
Et serai, à jamais, ta gardienne et amie. »
Au dos de la feuille, quelques mots avaient été griffonnée dans une écriture délicate : «
P.S. : Ne joues pas de sales tours à Deladus, le pauvre homme a un coeur fragile. »
Demelza avait alors
dix-sept ans.
Elle venait d’entamer sa septième année dans la noble maison des Serpentards. Cette lettre, sa grande soeur Artémis l’avait glissé dans sa poche au moment de lui dire au revoir sur le quai de la gare. Tandis que le Poudlard Express démarrait lentement, l’adolescent décachetait déjà la missive ; elle avait fait mine d’ignorer le dépôt mais sa curiosité avait été la plus forte, si tôt les portes du train refermées.
En regardant le paysage défiler par la vitre, son visage reste
impassible. Cette lettre, ce foutu bout de papier, elle aurait voulu le
brûler sur le champ pour oublier que ces mots avaient jamais été écris. Parce qu’aux prochaines vacances, sur le quai déjà glacé, noir de monde, elle retrouverait son ainée et fourrerait son nez dans la masse de ses cheveux, comme elle le faisait
gamine. Et toutes deux parlerait du sale caractère de Deladus, de sucreries et de voyages en préparation. Bien droite sur son siège, Demelza autorisa ses épaules à s’affaisser très légèrement.
Elle avait toujours été dotée d’une intelligence au dessus de la normale. Un esprit
fin et pragmatique qui n’autorisait pas les détails comme un « pressentiment » à venir parasiter ses pensées. Pourtant, à cet instant, tandis que le paysage changeait subtilement sous les yeux de l’adolescente, elle
sut.
Ce baiser qu’Artémis avait déposé contre sa tempe, juste avant qu’elle n’embarque dans le train, était le dernier. Le parfum de sa soeur, cette fragrance épicée unique au monde, semblait s’évanouir du monde.
Dix jours plus tard, une lettre de son oncle parvint à Demelza. Elle faisait le récit adouci d’une découverte
macabre dans les environs de Londres : la maison d’une famille de sang-mêlé qui avait été attaqué par des
partisans du mage noir. Les cibles avaient apparemment été la mère, moldue, et la fille sang-mêlée du couple. Les deux seules
victimes de l’affrontement avaient été une sorcière intervenue pour sauver les deux femmes et l’un des attaquants. Artémis avait reçu un sort impardonnable, n’avait pas souffert. Sans son intervention...
Demelza ne lut la lettre qu’une seule fois.
Elle
quitta la grande salle sans empressement, retourna dans son dortoir et entreprit d’écrire sa réponse à Deladus. Elle lui demandait de ne pas toucher aux affaires d’Artémis et l’informerait qu’elle serait présente pour les funérailles. La missive était
polie, ordonnée, froide et structurée. Son écriture était parfaitement formée et bien droite, comme à son habitude. Seul le dernier mot souffrit d’un très léger
tremblement.
En regardant le hibou emporter sa lettre, Demelza autorisa enfin son corps à s’effondrer.
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Demelza et Artémis représentaient la fratrie d’une famille de sang-purs qui n’était cependant pas grande adepte des traditions et du fanatisme du sang. Leurs parents étaient de grands voyageurs qui, à mesure que les deux filles grandissaient, se firent de plus en plus absents. Bien vite, Artémis et Demelza constituèrent une sorte de famille, un équilibre qui fut ébranlé par la montée en puissance du mage noir. Artémis était une Gryffondor, alimentant perpétuellement ce courage dont elle était si fière. C’était une jeune fille instruite, brillante, mais dont l’intelligence était bien loin d’égaler celle de sa petite soeur.
Demelza avait en effet démontré d’étonnantes capacités intellectuelles dès son plus jeune âge, mettant en déroute nombre d’adultes qui tentaient de tenir une discussion ou d’imposer leur point de vue. En plus d’être futée, elle était dotée d’un fort caractère, pour ne pas dire fichtrement mauvais, qui se manifesta fort tôt. Opiniâtre, déterminée et toujours bien ancrée sur ses positions, elle avait toujours une longueur d’avance sur les autres et cet état de fait lui apporta beaucoup d’ennuis. C’est également ce qui la contraignit à rester toujours assez seule, sa soeur étant la seule personne qui supportait son éloquence tranchante. Demelza était une handicapée sociale, incapable e se souvenir des conventions sociales basiques (ou préférant les ignorer), s’attirant l’antipathie à la vitesse de l’éclair. La maison des serpents convenait tout à fait à son esprit habile et détaché, à ses manières de lady démoniaque et son tempérament calculateur.
Artémis, c’était tout le contraire. Cultivée, courageuse, agréable et souriante. Elle avait les cheveux en bataille et l’uniforme toujours froissé ; contrairement à Demelza qui avait toujours une chevelure parfaitement lisse et des vêtements impeccables. La grande soeur avait des amis loyaux et quelques petits amis (loin d’être acceptable selon l’avis de la cadette) et démontrait de grande qualités en Quidditch. Elle n’était pas particulièrement populaire mais avait une joyeuse vie d’adolescente, chaleureuse et colorée.
Malgré leurs différences, les deux soeurs étaient proches. Elles se connaissaient et s’acceptaient, se protégeaient mutuellement.---
Après la mort d’Artémis, Demelza ne retourna pas vivre chez Deladus. Elle termina ses
études à Poudlard avec brio puis disparut dans la nature pendant plusieurs mois. Nul doute qu’elle avait décidé, comme elle l’avait maintes fois prédis à sa soeur, de disparaître dans la nature pour échapper à cette
guerre dont elle se fichait.
Cependant, la suite des événements fut toute autre. Lorsqu’elle revint après cette absence, une nouvelle
décision avait fait son chemin. Elle respecterait la dernière volonté de sa soeur et continuerait ce combat qui, pourtant à ses yeux, semblait perdu d’avance. Peu importait qu’elle perde la vie du côté des perdants, elle se battrait au nom du courage de sa seule famille de toutes ses forces. Elle n’avait rien à perdre, seul comptait le respect de la mémoire de son ainée.
Ainsi, comme l’avait fait Artémis un peu moins de deux ans plus tôt, Demelza alla voir
Albus Dumbledore pour lui offrir sa participation, aussi infime soit-elle. Il étudia ses compétences et lui proposa un poste d’
enseignant à Poudlard. Certes, elle était une sorcière raisonnablement douée, mais son intellect serait bien plus apprécié à l’école de sorcellerie. Elle avait pour mission d’observer les élèves, leur comportement, en déduire leurs
idées. Il n’y avait pas de meilleur tremplin vers les parents ; savoir de quel côté ils penchaient. Egalement, elle serait à même de
protéger les élèves et avait l’avantage d’être, d’une certaine manière, neutre. Il fut convenu qu’elle obtiendrait le poste de professeur d’Astronomie qui ne demandait que peu d’heures de cours ; de cette manière, elle pourrait régulièrement retourner à
Londres pour enquêter de son côté. Elle est devenue, de ce fait, un membre officieux de l’
Ordre ; son statut de sang-pur pourrait être profitable si son affiliation à Dumbledore demeurait secrète.
Faire partie de l’
Ordre du Phoenix n’avait jamais été dans ses intentions.
Faire partie du moindre mouvement, parti, groupe, comité, secte quelconque, n’avait jamais été dans ses intentions.
Mais pour sa soeur, pour
Artémis, elle était prête à y participer, à cette fichue guerre.
Derniers détails : elle s’est présentée à Poudlard sous le nom de
Demelza Artémis Jones, particule à son prénom qu’elle ne possède pas à l’origine.
Elle profite de ses fréquentes excursions à Londres pour enquêter sur le second mangemort présent lorsque Artémis a été tuée, celui qui aurait lancé le sort
impardonnable avant de s’enfuir. Pour l’instant, elle a épuisé toutes ses pistes.
Pour ce qui est de ses relations sociales, le chapitre sera plutôt
court comme vous l'avez deviné.
Petite, Demelza était tout à fait satisfaite de passer son temps entre
livres, expériences bizarres et activités avec sa soeur ; entretenir des relations amicales aurait été
fastidieux, surtout compte tenu des efforts qu'elle doit déployer pour se plier aux
conventions sociales. En entrant à Poudlard et plus particulièrement à
Serpentard, elle eut l'espoir de rencontrer des esprits intéressants, dirons-nous. Disons, des personnes qui auraient apprécié tout autant le jeu des mots et des doubles sens. Il n'en fut rien. A l'époque, le mage noir n'était encore qu'un
murmure discret dans les soirées
mondaines de sangs-purs, pourtant son influence se pressentait déjà. L'attitude des élèves de sa maison se modula au fil des années pour devenir plus élitiste et
méprisante. Demelza évita donc de prendre position dans la petite guerre des maisons et vécu toute sa scolarité assez
tranquillement.
Sa
septième année fut légèrement différente des autres, puisque c'est au cours de celle-ci que sa soeur Artémis disparut. Demelza passa tout son temps libre, jusqu'en Juin, à enquêter sur l'identité de celui qui avait ôté la vie à sa soeur. A dix-huit ans, après l'obtention de son diplôme, elle disparu dans la nature pour suivre les différentes pistes. Le moindre indice fut étudié avec soin et mis en relation avec chaque détail. Elle voyagea beaucoup sans succès et passa plusieurs semaines dans le nord de l'
Irlande pour réfléchir à la prochaine étape à opérer.
C'est là-bas qu'elle fit la connaissance d'un
homme avec qui elle entretint une relation qui dura jusqu'à son départ. Leur
liaison se construisit autour de leur
blessures respectives et leur amour du savoir et de la finesse d'esprit. Ils s'accordèrent autant que se déchirèrent et leur liaison fut de ces histoires où la passion est aussi créatrice que destructrice. Au cours de ces semaines, ils
partagèrent beaucoup, mais pas leur
noms. D'un commun accord, ils ne souhaitaient pas se revoir ni tenter de prolonger leur relation. Ils partageaient cette vision cynique des relations humaines et ne voulaient rien gâcher de leur
entente. Demelza quitta l'Irlande et cet homme avec un regret qu'elle tenta d'
oublier. Cette histoire lui avait donné le courage de continuer le combat de sa soeur, de se battre aux côtés d'
Albus Dumbledore. Un peu avant ses vingt ans elle revint donc en Angleterre, la suite vous est déjà connue.
Au cours de ces dernières années, après son retour, elle a eut quelques histoires sans lendemain avec des sorciers qui ne présentaient aucune perspective d'
avenir. Elle ne souhaite pas s'attacher et choisit toujours des
partenaires qui partagent cette envie ou ne représentent pas le risque de l'émouvoir.
Elle n'a aucun don en particulier, si ce n'est son intelligence développée très tôt déjà et sa propension à la solitude.
Elle possède le vieux hibou qui suit sa famille depuis un moment déjà. Il se somme "Filibert" et a quelques ratées dues à son âge avancé ; ceci étant dis, dans l'ensemble, c'est un compagnon agréable et plutôt joli à regarder. Attention cependant aux coups de becs quand il ne vous connait pas.
Nope, être professeure occupe déjà assez de son temps. Elle assiste de temps en temps aux matchs de Quidditch pour la forme, sans soutenir une maison en particulier.
Professeure à Poudlard, elle est aux premières loges lorsque les élèves se retrouvent atrocement mutilés. Elle enquête de son côté, comme le lui a demandé Dumbledore, mais n'a rien découvert.
A l'extérieur : Elle fait secrètement partie de l'Ordre du Phoenix. Je précise secrètement car son affiliation restant officieuse, elle pourra être une cible potentielle pour le recrutement des partisans du mage noir. S'infiltrer dans ses rangs, même à petite échelle, pourrait constituer un atout.
Au niveau de ses convictions, elle serait cependant neutre, distante comme à son habitude. Si elle a décidé de prendre part au conflit, c'est pour respecter la mémoire de sa soeur qui avait décidé de se battre aux côtés de Dumbledore.
et je certifie bien avoir plus de 16 ans comme le demande le règlement en affirmant avoir
parce que je sais que ce forum possède un contexte très sombre. Je tiens alors à dire que ce que j'aime le plus sur ce forum c'est
. En tout cas j'ai trouvé le forum à cet endroit :
. Je pense alors être ici dans une fréquence de
. Un petit mot pour la fin ?